Est Républicain du 17-06-2001
Tram de Nancy : "Une situation extravagante"
Alors que les résultats du rapport d’expertise sont attendus dans les prochains jours, Françoise Hervé, élue
d’opposition dénonce "les graves préjudices causés à l’intérêt général"
Semaine sans doute décisive pour le tram de Nancy, retiré de la circulation en mars dernier. Les résultats de l’expertise,
demandé par le tribunal administratif, sont en effet attendus dans les prochains jours. Ils devraient autant permettre de
cerner les problèmes techniques que les responsabilités dans les dysfonctionnements rencontrés par le nouveau réseau de
transport nancéien lors de sa mise en service.
Pourtant, sans attendre ces conclusions, Françoise Hervé, élue d’opposition et farouche opposante au projet depuis
son origine, monte au créneau. «Parce que nous sommes dans une situation extravagante, effarante, que n’a
connue aucune autre ville en France. J’admets qu’il y ait des périodes de mise au point, de rodage. Mais voilà
plus de six mois que le tramway a été inauguré, trois mois qu’il a été retiré de la circulation, et on ne sait rien !
Rien sur son avenir non plus. Ce système de transport en commun qu’on disait d’avant-garde, plus performant,
plus souple, n’a été qu’une succession de pannes, d’incidents, d’accidents». Et de marteler : «C’est Le plus
grave préjudice causé à l’intérêt général dans cette ville depuis longtemps. Car la mobilité, c’est la vie même
d’une agglomération».
Garantie
La conseillère municipale de Nancy et conseillère communautaire «entend» ainsi «obtenir des réponses à une
série de questions». Qu’elle pose «publiquement», appelant toujours d’ailleurs à un débat avec le maire de
Nancy sur le coût du projet.
Comment fonctionne la garantie d’un an sur le tramway. A-t-elle cours actuellement puisqu’elle est censée
s’écouler à partir de la mise en service ? », s’interroge Françoise Hervé.
«L’admission de tous les véhicules a-t-elle été prononcée, ce qui entraîne le transfert de propriété ? L’ensemble
des sommes dues en vertu du marché ont-elles été réglées ? Comment est fait le calcul des pénalités et des
réfections ?
Peu de commentaires du côté du Grand Nancy. La Communauté urbaine rappelle simplement tous les enjeux
de l’expertise, dont les résultats conditionneront bien des aspects du dossier. Techniques évidemment. Avec
des appréciations sur lesquelles ne manquera pas de se pencher l’Etat, qui a homologué le véhicule et délivre
l’autorisation de mise en circulation. Mais aussi financières, puisque le calcul des pénalités devra s’appuyer sur
le constat (ou non) de défauts conceptuels, sur l’évaluation d’un temps de rodage normal pour un nouveau véhi-
cule...
Pénalités : des millions en jeu
Des pénalités pourraient se chiffrer à plusieurs dizaines de millions de francs, sachant que le seul marché
d’acquisition des tramways s’établit à quelque 274 MF. Et que le Grand Nancy dit ne pas avoir effectuer le
dernier versement prévu.
Mais le rapport d’expertise éclaircira aussi l’avenir d’un tram qui demeure pour l’instant flou. A tel point que des
usagers eux-mêmes s’interrogent sur des solutions alternatives au tram sur pneus Bombardier ! Mais de tels
scénarios paraissent illusoires. Sans même parler de l’intérêt stratégique du constructeur à faire enfin circuler
son véhicule, une hypothèse tram sur rail impliquerait un remplacement des rails et un déplacement total des
réseaux sous la plate-forme. Quant au tram sur pneus de l’Alsacien Lohr Industrie, il utilise un rail et un système
de guidage différent. Le trolley ? Sans guidage, un croisement de tels véhicules dans le couloir tram paraît
périlleux. D’ailleurs, c’est sur ce motif que la préfecture n’a autorisé la circulation des bus que dans un sens
dans le cadre du schéma de transport provisoire.
C’est dire l’importance des conclusions du rapport d’expertise!
Est Républicain du 17 Juin 2001 Ghislain UTARD
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Est Républicain du 21-06-2001
Tram de Nancy : des « défauts de conception »
NANCY.- Retiré de la circulation depuis mars à la suite de deux accidents et au lendemain de pannes à
répétition, le nouveau tramway sur pneus de Nancy présenterait des « défauts de conception et de
fonctionnement ». C'est ce que constaterait l'expertise demandée par la Communauté urbaine du Grand-Nancy
au tribunal administratif.
Le rapport, qui pèse plusieurs kilos, n'a pour l'instant pas été rendu public, afin « de préserver les secrets
industriels et commerciaux » du constructeur Bombardier qu'il pourrait contenir. Le Grand-Nancy en a ainsi
présenté hier une synthèse rédigée sous la direction de son propre avocat conseil.
L'expert désigné par le tribunal administratif relève ainsi, selon la Communauté urbaine, des défauts de
conception qui affectent notamment le système de guidage et plus précisément les dispositifs de pilotage et de
contrôle du passage d'un mode guidé (sur rail central) à un mode routier (type trolley). Dans la cible aussi : le
système de contrôle de l'isolation électrique, même si la sécurité des passagers n'était pas mise en cause.
Surprenant : l'expert note que le véhicule n'a pas reçu son homologation pour circuler en mode routier (perches
déployées, système de guidage désenclenché) comme il l'a fait dans la traversée de Saint-Max ou en direction
du CHU, avant son retrait de la circulation en mars. Il avait pourtant reçu de la préfecture le feu vert à son
exploitation commerciale. La péripétie relèverait selon le Grand-Nancy d'une « ambiguïté » entre les services de
l'Etat qui ont délivré l'homologation et le constructeur Bombardier.
Le rapport préconise en tout cas des adaptations, notamment techniques, du véhicule. Adaptations déjà testées
«avec satisfaction » sur un prototype indique la Communauté urbaine. Dont l'avocat indique que l'expertise « ne
remet pas fondamentalement en cause les options » du constructeur.
Au delà de la technique, le rapport a bien sûr des enjeux financiers. Il va conditionner les pénalités dont devrait
être frappé le constructeur (elles pourraient atteindre plusieurs dizaines de millions).
Une remise en service commerciale parait en tout cas peu probable avant la fin octobre. Pour des raisons de
procédures administratives mais aussi parce que les 25 véhicules ne devraient être pas tous remis à niveau
avant la fin septembre.
En janvier dernier, le tramway sur pneus de Nancy avait été le premier véhicule au monde de ce type à être mis
en service commercial. Une première ponctuée d'incidents qui s'était soldée par son retrait du réseau et
l'instauration d'un schéma de transport bus provisoire. Lequel reste en vigueur.
21 Juin 2001 G.U.
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Strasbourg, Nancy et Metz
L'image de l'Est de la France reste, pour les Français très en retrait face à des régions comme la Bretagne,
l'Aquitaine ou la région PACA. Elle arrive même derrière la région Nord dans bien des questionnaires. En ce qui
concerne les villes, Strasbourg s'impose largement devant Nancy et Metz.
Même si Nancy bénéficie auprès des Français d'une image plutôt positive, elle reste la deuxième ville de l'Est,
derrière Strasbourg, pour la majorité des personnes interrogées par Ipsos pour un quotidien national avec une
image un peu "ringarde" de ville de province. En ce qui concerne Metz, elle est rejetée comme étant un
repoussoir général, incarnant une ville triste pour militaire victime d'une mutation semi-disciplinaire.
Toujours selon Ipsos, "Nancy bénéficie d'une image plutôt positive, et reste la deuxième ville de l'Est derrière
Strasbourg pour la majorité des Français. En effet, lorsque l'on leur demande la ville qu'ils choisiraient pour
s'installer, s'ils devaient quitter leur lieu de résidence pour l'Est de la France, 39% des interviewés répondent
Strasbourg, contre 19% qui choisissent Nancy. Les personnes ayant habité ou séjourné à Nancy, et les Lorrains
plus généralement préférerait toutefois rester ou revenir à Nancy. La ville emporte par ailleurs le match de la
lorraine, Metz étant une destination explicitement moins recherchée".
Finalement, le maire de Metz qui avait été raillé par l'ensemble de ses adversaires, pendant la dernière
campagne municipale, pour son très lancinant leitmotiv : "Ma ville est belle, ma ville est belle !", a peut-être
raison. D'abord la méthode Coué, puis l'usage pédagogique et intensif de la répétition.
21 Juin 2001 Jean-Pierre COUR
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