Est Républicain du 5-03-2002

Le coup de la panne en direct



Un tram est resté bloqué 1 heure 20, hier, en pleine rue St Jean.
Mais les autres rames ont pu poursuivre leur ballet. Démonstration grandeur nature




A quelque chose malheur est bon ! Exemple, hier matin, en pleine rue Saint-Jean, où un tram est resté en rideau pendant près d'une heure et vingt minutes. Mais où le ballet des autres rames a pu être maintenu. Du coup, le personnel de la CGFTÉ en a profité pour expliquer aux passants curieux et dubitatifs l'art et la manière de maintenir le service dans une telle situation. Mettant en exergue un avantage de la technologie sur pneus ! A défaut de mise en service et de démonstration de fiabilité, C'était toujours ça de gagné...

Il était à peine 8 h quand la rame s'est immobilisée dans la rue Saint-Jean. Focalisant d'autant plus les regards qu'une large tâche de liquide s'étendait le long du véhicule. Bien à voir pourtant avec la panne ! C'était... la femme de ménage d'une banque voisine qui venait de vider là son seau.

En fait, l'immobilisation était provoquée par un blocage des freins de parking en position verrouillée. Pour cause de perte de pression sur le circuit d'air comprimé.

 

Deux minutes

Le système est, en, effet, sécuritaire. C'est-à-dire qu'il ne sert pas à activer les freins mais à les désactiver. Ce qui immobilise la rame en cas de défaillance. Situation qui a donc duré hier matin. Surtout que l'équipe de dépannage a été ralentie dans son intervention par les problèmes de circulation engendrés par la manifestation des salariés d'Onyx-Est sur le rond-point Marcel- Brot.

Si les trams ne se sont pas empilés dans l'artère, c'est que l'assistance (un véhicule léger qui tourne en permanence et un agent qui assure une présence à bord des rames) a mis aussitôt en place une des deux platines mobile de droppage. Principe "les trams dédroppent (NDLR : se libèrent de leur guidage) à l'approche de l'obstacle, le contournent en mode routier sur la voie inverse puis redroppent quelques mètres plus loin grâce à cette platine mobile ", explique Eric La- bretagne, formateur sur le tram. "L'ensemble de la manoeuvre fait perdre tout au plus deux minutes", Le dit scénario s'est ainsi multiplié pendant près d'une heure. Sans difficulté. Permettant de maintenir le trafic sur la ligne dans les deux sens.

Regonflée

Si cette manoeuvre est transposable ailleurs sur la ligne, elle peut pourtant être délicate. Comme dans l'avenue Leclerc ponctuée de poteaux électriques. Là, le contournement d'un obstacle n'est pas possible partout !

Hier, le véhicule en panne a finalement redémarré vers 9 h 15, après avoir été "regonflé "... par connexion de son circuit sur celui d'une autre rame qui circulait sur la ligne. Un peu à l'image d'automobilistes qui tirent des câbles entre deux batteries de voitures, les techniciens ont connecté un tuyau d'air comprimé entre deux véhicules !
 


Le tram contourne l'obstacle en mode routier pour
redropper un peu plus loin grâce à une platine mobile


L'immobilisation s'ajoutera en tout cas aux statistiques des essais qui se poursuivaient hier, toujours dans l'attente du feu vert de la préfecture. La formation d'une vingtaine de chauffeurs (70 ont déjà leur licence) continue également. Elle devrait s'achever à la fin du mois. C'est dire qu'avec une remise en service prochaine du tram, elle devra ensuite se réaliser de nuit !

Ghislain UTARD
 


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