Est Républicain du 4-06-2002

La thèse de l'incident de parcours



Jeudi dernier, un tram avait "partiellement déraillé" Explication promise aujourd'hui par la CUGN qui se veut rassurante




Du côté des syndicats, on indiquait qu'hier, en fin de matinée,
un tram avait effectué une spectaculaire marche arrière dans l'avenue Jean Jaurès de Vandoeuvre.
Une manœuvre qui aurait été arrêtée par un violent coup de frein


 

"Comme un air de fumée blanche". L'expression appartient à l'un des protagonistes du dossier. Ambiance sereine chez certains intervenants, carrément rayonnante pour d'autres. Même un nouveau pépin sur la ligne tram hier matin n'y change rien...

Les doutes sur l'incident survenu jeudi soir et concernant une nouvelle suspension de l'exploitation commerciale de la chenille semblent définitivement levés... Dans la coulisse. Pour Thierry Marchal, le "Monsieur tram" de la CUGN (Communauté urbaine du Grand Nancy), une suspension dé circulation s'apparente à "une hypothèse qui n'existe pas". Pour le préfet, Jean-François Cordet, "Nous ne sommes pas dans l'hypothèse d'un arrêt administratif de l'exploitation. Nous n'avons pas d'inquiétude particulière. Nous voulons simplement aller jusqu'au bout de la procédure".

Jusqu'à 2 h du matin

Et celle-ci, dont la conclusion formelle est attendue cet après-midi, aura été longue. "II s'agit d'une démarche lourde", expliquait-on hier à la CUGN" faite d'allers et retours fréquents entre les services de l'Etat et des laboratoires". Beaucoup d'échanges et de lentes vérifications donc. Réunion jusqu'à 2 h du matin lundi. Retour en assemblée dans la journée. Tant dans la matinée que l'après-midi. Autour de la table, des partenaires qui ont désormais l'habitude de se retrouver : la CGFTE (l'exploitant), la CUGN (la collectivité locale), Bombardier (le constructeur) et les services de l'Etat (la Direction départementale de l'équipement ainsi que le service technique des remontées mécaniques et des transports guidés). Avec un objectif : détecter le problème, donner les explications. Jeudi dernier, vers 22 h, un tramway avait "partiellement déraillé" en centre ville dans le sens CHU Brabois Essey-Mouzimpré. L'incident s'est produit alors que le véhicule se trouvait entre les arrêts "Gare" et "Maginot"dans une zone où la vitesse des rames est pourtant extrêmement limitée en raison d'une configuration en "S" de la plate forme et de la présence d'un feu. Peut-être plus étrange qu'inquiétant.
 

Aujourd'hui les Conclusions

D'autant que, en mars 2001, des déraillements (plus impressionnants) dans le secteur d'Essey-Mouzimpré avaient amené la préfecture à suspendre la circulation. "Mais les incidents n'avaient rien à voir", coupe Thierry Marchal, "il n'y a aucune relation". "Nous sommes optimistes", avance Michel Rocher, directeur de la CGFTE, "mais il s'agit d'une décision d'Etat".

Guère de doute à avoir sur le sujet. "On fournira demain toutes les conclusions", avançait hier Thierry Marchal. Bref, le dysfonctionnement a été identifié. La confiance des différents protagonistes semble clairement indiquer qu'il ne devrait pas s'agir d'une mise en cause d'un point technique concernant l'ensemble des véhicules mais plus d'un cas particulier.

"En matière de sécurité", constate Michel Rocher ,"il n'y a jamais de certitude absolue. Avant l'incident de jeudi, on travaillait sur des problèmes de réglage et de climatisation. On avance. Un plan d'action sera lancé en juin. Chacun prendra des engagements précis". Il reste encore du travail. Du côté des syndicats, on indiquait qu'hier, en fin de matinée, un tram avait effectué une spectaculaire marche arrière dans l'avenue Jean-Jaurès de Vandœuvre. Sécurité qui n'aurait pas fonctionné ou fausse manœuvre ?
"Le chauffeur a été obligé de donner un grand coup de frein", indiquait-on hier de source syndicale, "et les passagers se sont retrouvé par terre". Un nouveau couac dont le véhicule devrait se relever.

Philippe MARCACCI
 


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