Est Républicain du 20-06-2002

Toujours pas de tram



Quatre heures de réunion avec la direction n'ont pas suffi. Jugeant les véhicules trop dangereux, les conducteurs ont reconduit leur grève aujourd'hui.



Pour pallier à l'absence de tram, des bus assureront la liaison Brabois Nancy gare toutes les 10 minutes

Où va le tram ? C'est la question qu'on est en droit de se poser alors que, pour la troisième journée consécutive, les tramways sur pneus ne circuleront pas ce jeudi. A écouter les conducteurs, qui ont reconduit leur grève hier soir, les incidents se sont multipliés depuis la remise en service du réseau, le 13 mars. "On a pris sur nous, mais maintenant, ça suffit !" lançait l'un d'eux. "On nous a même dit qu'on ne savait pas le conduire", tempêtait un autre. Pendant ce temps, la Communauté urbaine du Grand Nancy et Bombardier négocient, par avocats interposés, pour savoir qui va combler l'énorme manque à gagner créé par ce feuilleton à rallonge. Quant aux milliers d'usagers quotidiens, ils sont priés de prendre le bus aujourd'hui encore. Hier, de 14 h à 18 h, une réunion s'est tenue entre la direction de la CGFTE et des représentants des conducteurs. Sous la houlette de FO ces derniers réclamaient des engagements sur les délais de résolution d'un certain nombre de problèmes techniques qu'ils dénoncent de façon récurrente : système de freinage trop brutal, mauvaise Visibilité latérale depuis le poste de conduite, isolation phonique, climatisation... A la sortie, les réponses de la direction (lire par ailleurs) étaient jugées très insuffisantes, tant en matière de solutions techniques que de calendrier. "Pour le freinage, ils ont dit qu'ils allaient regarder celui du tram 11, qui marche bien et l'adapter aux autres rames ! ", relatait un participant à la rencontre.

" Ne pas exagérer " Tout au long de l'après-midi, les conducteurs avaient attendu, au dépôt Saint Georges, le retour de leurs représentants. En aparté, plusieurs chauffeurs estimaient que c'était à leur direction et aux élus de la Communauté urbaine de prendre la responsabilité d'un nouvel arrêt du tram, jugé " dangereux ". A ce sujet, lors d'une réunion extraordinaire consacrée hier à un récent déraillement d'une rame, le Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de la CGFTE a décidé de mettre en œuvre une procédure administrative pour " danger grave ". " il ne faut pas exagérer ", répondait à distance la direction, qui rappelle en substance que s'il est perfectible, notamment en matière de " confort de conduite ", le tram a été officiellement homologué. Les conducteurs s'interrogent aussi sur les moyens déployés par le constructeur Bombardier en matière de " service après vente. Quand vous achetez une voiture et qu'elle tombe en panne, en général, vous la rapportez au garage et soit on vous la change, soit on vous la répare ". Les grévistes assuraient, hier, que ces questions de sécurité étaient au cœur de leur mouvement, qu'il ne s'agissait pas d'un conflit destiné à faire monter la pression sur une autre question, celle du statut et des salaires, également évoquée hier. Comme hier, pour pallier à l'absence de tram, des bus assureront aujourd'hui la liaison de CHU Brabois à Nancy Gare toutes les 10' de 4 h 55 à minuit. Le numéro d'Allô Stan est ouvert pour toute information : 03.83.30.08.08. Benoît GAUDIBEBT

Les propositions de la direction Dans un communiqué, la direction de la CGFTE soulignait hier soir que, " suite à des réunions techniques ", plusieurs dispositions avaient été proposées dans la journée aux conducteurs. Selon la direction, l'insonorisation de la cabine " devrait être effectuée sur l'ensemble du parc pour septembre ". Concernant la vision latérale, " une fourniture de caméras a été prévue, ce qui rentre dores le cadre d'un appel d'offres de la part. de la collectivité. Les caméras devraient commencer à être livrées en septembre prochain ". Pour ce qui est de la climatisation, " huit compresseurs défectueux doivent être remplacés au plus vite ". Au sujet du freinage, enfin, " il s'agit de régler le freinage brutal sur certaines rames dès le signalement des conducteurs par l'intervention immédiate des services de maintenance ", indique la direction

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