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Le tramway sur pneus n'a pas roulé hier, pour la quatrième journée consécutive, et ne roulera pas aujourd'hui Ils n'ont apporté aucune solution à nos questions: Le mouvement est reconduit ", indiquait hier en fin d'après-midi Olivier Thouvenin, représentant syndical FO, à la sortie d'une nouvelle réunion du Comité d'hygiène, de Sécurité et des conditions de travail (CHSCT) entièrement consacrée à un incident survenu le 3 juin dans la montée de l'avenue Jean Jaurès à Vandœuvre. Ce jour-là, suite à un problème de freinage sur lequel les avis divergent, un conducteur avait perdu durant quelques secondes le contrôle de sa rame, qui avait reculé d'une dizaine de mètres. En début de soirée, la direction de la CGFTE espérait encore une issue dans le conflit. Celle-ci dépendait en particulier, selon les responsables de la compagnie, des conclusions du rapport de l'inspectrice du travail présente à cette séance du CHSCT. Toujours est-il que, pour FO, en l'absence de réponse satisfaisante de la direction sur les problèmes techniques dénoncés par les conducteurs, le mouvement continue. Le mouvement mais pas forcément la grève. Hier, en effet, la majorité des chauffeurs de tram n'avaient pas cessé le travail, mais invoqué le " droit de retrait ", une procédure prévue par le Code du travail quand on se sent en danger dans l'exercice de son métier. Résultat : la plupart ont conduit des bus. Nouvelles relations sociales On le voit, la situation est complexe, voire un rien ubuesque. Elle ne devrait pas s'arranger aujourd'hui. Cinq jours déjà que la relative trêve constatée entre les quatre-vingt dix conducteurs de tram et leur employeur est rompue. Hier, un syndicaliste confiait lui-même avoir été étonné de constater que jeudi, après deux jours de conflit, la quasi-totalité des chauffeurs poursuivent leur grève. " Ce matin-là, je pensais qu'on allait descendre à 60 % ". |
En janvier, l'arrivée du nouveau directeur de la CGFTE, Michel Rocher, avait coïncidé avec un changement dans les relations entre direction et conducteurs de tram. La CGT ne comptant plus de représentant parmi ces derniers, c'est Force Ouvrière qui avait pris le relais. En début d'année explique Olivier Thouvenin, FO avait accepté la marche à blanc, puis la reprise de la marche commerciale, contre l'assurance de la direction de solutionner les problèmes techniques d'ici l'été. Une position à l'époque divergente de celle de la CGT, ce qui n'empêche pas les représentants des deux syndicats de continuer d'entretenir de bonnes relations Toujours des essais Quelques mois plus tard, le pacte entre conducteurs de tram et direction est rompu. Les premiers estiment avoir beaucoup attendu, laissé du temps à leurs hiérarchie, pour des résultats maigres. De nouveaux incidents ont parallèlement ravivé la tension au sein du personnel. En aparté, certains glissent avoir la regrettable sensation que la CGFTE, Bombardier et la CUGN Se renvoient la balle s'interrogent sur la collaboration technique entre le constructeur et l'exploitant. On peut légitimement s'étonner, aussi, du silence dans ce débat des élus communautaires, dont on ose espérer qu'ils s'agitent en coulisses, alors que les usagers sont privés du tram depuis le début de semaine. Hier matin, un seul véhicule roulait. Il s'agissait d'une rame effectuant de sempiternels essais au dépôt de la compagnie des transports de Jarville. Sauf rebondissement, la CGFTE reconduira aujourd'hui son dispositif de substitution : de bus entre CHU Brabois et Nancy Gare toutes les 10 mn de 4 h 55 à minuit, et un numéro pour toute information : Allô Stan au 03.83.30.08.08. Benoît GAUDIBERT |
