Est Républicain du 25-06-2002

Le tram dans le flou



L'Inspection du travail donne 30 jours à la CGFTE pour identifier les causes des défaillances.
Mais la situation reste dans le flou ! Eclaircissement attendu aujourd'hui




Les usagers devront encore aujourd'hui utiliser la ligne de substitution T1
 

Il reste invisible. Le tram de Nancy devrait encore aujourd'hui être absent du paysage nancéien, remplacé par des bus de substitution (ligne T1). On le sait : l'évolution de la situation était subordonnée aux conclusions de l'Inspection du travail qui avait participé vendredi soir à la réunion du CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail), centré sur l'incident du 3 juin (une rame avait reculé dans la pente de Jean-Jaurès à la suite d'un problème de freinage). Ses conclusions devaient notamment permettre d'établir si le droit de retrait exercé par les conducteurs était motivé.

"Ne pas prendre de risques"

Le rapport devrait parvenir aujourd'hui à la CGFTE. Mais dans une lettre diffusée hier, l'inspection donne 30 jours à la direction pour identifier les causes des défaillances qui se seraient produites. Pour le syndicat FO, il s'agit là d'une mise en demeure " qui concerne l'ensemble du parc de véhicules ". Lecture différente au Grand Nancy et à la compagnie de transport, laquelle entend obtenir aujourd'hui, à réception officielle du document, des " éclaircissements ". Pour établir justement si la consigne vise la seule rame n°6 (victime de l'incident et retirée de toute façon de la circulation) ou toute la flotte.

La nuance est d 'importance puisqu'elle conditionne évidemment l'exercice du droit de retrait. Le syndicat FO a en tout cas maintenu son préavis de grève reconductible, manière de permettre, aux chauffeurs, s'ils le souhaitent, de cesser le travail à défaut de pouvoir faire valoir ce droit de retrait tout en se reportant, comme ils l'ont fait ces derniers jours, sur la conduite des bus. " Poursuivre l'exploitation du tram sans avoir identifié le problème, ce serait prendre des risques ", estime Olivier Thouvenin.

C'est dire que cette journée de lundi n'a guère permis de progresser ! Ce devrait être différent aujourd'hui puisque là CGFTE espère donc des " éclaircissements " de la part de l'Inspection du travail.
 

Au cours d'une conférence de presse, le président du Grand Nancy, André Rossinot, s'est en tout cas étonné hier " du délai nécessaire au CHSCT pour se réunir (NDLR: 17 jours se sont écoulés entre l'incident du 3 mars et la réunion de vendredi) dès lors qu'il mettait en avant le Caractère de danger grave et imminent ".

Le patron de la CUGN a également rappelé que l'expert judiciaire (qui continue à suivre le tram) n'avait pas jugé nécessaire, après consultation des différents partenaires, de suspendre l'exploitation du tram. Avis donné la veille du CHSCT

Pas de défaillance

Enfin, André Rossinot a souligné que " les tests et analyses effectués par la CGFTE et Bombardier montraient qu'il n'y avait aucune défaillance technique du matériel et du système de freinage ". Et Michel Rocher, le patron de la CGFTE, de préciser " Ce système de freinage est le même que celui des bus " Conclusion : si un problème est toujours possible, il n'est pas pour autant lié au véhicule en lui-même... Et de toute façon " l'expertise du constructeur n'a rien décelé ", insistait Christian Parra, vice-président. " Si problème il y a eu, il n'est pas arrangé de lui-même ! ".

En attendant, on en restait encore hier pratiquement au statu-quo. Même si des chauffeurs de tram (35 à 40 % selon la direction) étaient prêts à reconduire. Certitude : si relance il y a, elle sera " globale ".

Le suspense prendra-t-il fin aujourd'hui?

Ghislain UTARD
 


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