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Au congrès de l'Union des transports publics, cette semaine à Grenoble, on a pu voir l'élégant tramway de Strasbourg en vedette sur le stand Bombardier. Le géant canadien n'a pas fabriqué ce tramway, mais il a absorbé son constructeur. Pourquoi avoir des complexes pour s'approprier une réussite ? En revanche, la version hybride bi-mode de Nancy sur pneus et guidée par un monorail, ne fait pas vraiment l'objet d'une communication intense. Et pour cause, Bombardier fabrique aussi et surtout de vrais tramways sur rail. Il vient également d'engranger la commande 500 rames de trains express régionaux, soit 1,5 milliards d'euros. Il reste une dizaine de villes françaises susceptibles de s'équiper d'un tramway. Hier le coût au kilomètre entre un point A et un point B parlait en faveur du vrai-faux tram. A présent, avec la nouvelle génération de tramway, ces prix de revient se sont rapprochés, confirme Michel Guyot de la division services de Bombardier. |
Sur le stand d'en face, le grand rival Alstom (qui fournit les moteurs à Bombardier !), les tramways circulent exclusivement sur rail. Ce sont les seuls qui n'usurpent pas le l'appellation, souligne Antoine Rowe, responsable du développement et transport urbain Pour le géant français, la bi-modalité et le guidage sont une illusion totale : " Nous n'avons jamais cru à ce type d'exploitation, qui rend les services d'un bus ou d'un trolley sur site propre pour un coût à peine inférieur à celui du vrai tramway dont la réussite s'est révélée remarquable dans des villes comme Grenoble, Strasbourg, Nantes ou Montpellier. Non seulement en terme de fréquentation des transports en commun, mais aussi au niveau de la recomposition des villes pour l'urbanisme, le social et l'économique. Voici pointés les vrais enjeux politiques d'un tram. Le tout pour un coût de 12 millions d'euros au kilomètre. Pour un peu moins, aux alentours de 8 millions, il reste possible de s'offrir un " Civis ", c'est-à-dire une version sur pneus plus pataud, avec guidage optique développé par Matra-Siemens. C'est le nouveau bébé au sigle de dauphin né du mariage entre Renault et l'italien Iveco, avec des moteurs électriques dans les roues, actionnés par une turbine elle-même alimenté par un moteur diesel ! Alain DUSART |
