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NANCY. - Bis repetita. Alors que le tram sur pneus de Caen réussissait hier son lancement commercial, celui de Nancy déraillait pour la deuxième fois en deux jours en plein centre-ville, presque au même endroit que samedi après-midi. Quatre passagers ont été légèrement commotionnés, l'un d'eux étant pris en charge par les pompiers pour des examens de contrôle. L'incident est survenu à 17 h 45, heure de forte affluence, au niveau du boulevard Joffre, provoquant une forte perturbation du trafic routier urbain. Les causes de ce deuxième déraillement n'étaient pas encore connues dans la soirée. Mais la circulation de l'ensemble des rames devait être interrompue très rapidement pour " des raisons techniques ", selon l'annonce affichée aux différentes stations. Les conducteurs ont annoncé de leur côté qu'ils n'excluaient pas d'invoquer leur droit de retrait, se refusant à " porter le chapeau " selon la CGT. Le chauffeur de samedi trop rapide Une réunion de crise s'est tenue de 19 h à 21 h au siège du Grand Nancy sous la présidence d'André Rossinot, en présence des représentants de l'Etat, de l'exploitant, de la CUGN, de Bombardier Transports, assistés de l'organisme de contrôle indépendant, Certifer. " Aucun élément ne permet d'ores et déjà de se prononcer sur les causes " de l'accident de ce lundi, selon le communiqué de la Communauté urbaine, plus prolixe en revanche sur l'origine du déraillement de samedi. " Après audition du chauffeur, à l'unanimité des participants " de la commission technique, les conclusions soulignent " un défaut du rail révélé par une vitesse inappropriée dans la courbe ". |
La vitesse excessive mentionnée par de nombreux passagers et témoins samedi dernier est donc la principale cause retenue par les experts. La colère d'André Rossinot André Rossinot précisait à la sortie de la réunion de crise que " l'Etat allait demander la pose d'une boîte noire sur chaque tram ". " Je suis très fâché, je suis même hors de moi. Je tiens à ce que chacun prenne ses responsabilités. J'attends que l'ensemble des acteurs fasse des efforts pour trouver des solutions. Tout ce qui avait été préconisé suite aux incidents de juin a été mis en oeuvre. Certaines améliorations ont profité au tram de Caen. " Un tram signé Bombardier, mais pas jumeau. Il a été conçu avec un pantographe et non des perches. Et l'ensemble du marché (plate-forme, matériel roulant) a été confié à un groupement d'entreprises associant Bombardier et Spie Batignolles. 17 chenilles sont en ligne (deux en réserve) sur les 15,7 km de parcours en guidage total, avec 34 stations et une cadence prévue de 3 mn 30 en heure de pointe. Du côté de la préfecture de Meurthe-et-Moselle, la situation est suivie avec une particulière attention. Le préfet attend les conclusions de la commission d'enquête avant de se prononcer sur une éventuelle suspension de l'autorisation de circulation. Ou une poursuite de l'exploitation avec, selon toute probabilité, des critères de rigueur accrus. Philippe RIVET |
