Infodujour du 10 Avril 2001




Mais où est passé le tram ?

Les élections passées, plus personne ne parle du tram de Nancy. Le beau joujou a disparu. Il ne reste plus dans les rues de la cité ducale que des caténaires inutiles et un rail qui rouille sous la pluie. Jusqu'à quand la plaisanterie ? Et qui paiera l'addition ?

Personne, aujourd'hui, n'est en mesure de répondre.



Curieusement, les nancéiens ne se plaignent pas de l'absence du tram. Car, lorsqu'il est reparti à l'usine, après deux accidents entre les deux tours des municipales, il n'était pas encore adopté par les habitants. Ceux-ci restent d'autant plus fidèles aux bons vieux bus que les trajets sont plus souples. Pas de rupture de charge, pas de correspondance, pas d'attente interminable. Enfin, quand les chauffeurs ne sont pas en grève.

Le tram ? Oublié ! S'il n'y avait cette forêt de poteaux au milieu des principales artères de l'agglomération, ce rail inutile, ces toiles d'araignées électriques et ces totems encombrants sur les trottoirs, on pourrait croire qu'il n'a jamais existé que pour les besoins d'une élection municipale. A la fin de la campagne électorale, comme après une mauvaise pièce de théâtre, on retire le décor.

Or, le tram existe puisqu'il faudra le payer.

L'addition sera salée. Un engin tout neuf, facturé entre 900 MF et 1,4 Milliard (selon les sources) pour la seule première ligne, inauguré en grandes pompes le 8 décembre 2000 par Bernadette Chirac, mis en exploitation commerciale en février 2001. Pour rien ! Le tram est au dépôt.

Plus précisément, les rames accidentées sont au dépôt de la CGFTE, mis sous scellés et surveillées de près puisqu'une plainte a été déposée (contre X) pour sabotage ou quelque chose d'approchant. D'autres sont retournées à l'usine où des ingénieurs cherchent (sans trouver) la cause des pannes à répétition de la fameuse chenille.

Jusqu'à quand? Personne ne sait. Les plus optimistes pronostiquent une deuxième mise en service à la rentrée de septembre, pas avant. Les plus pessimistes affirment que le tram tel que nous l'avons connu ne fonctionnera jamais plus. Le constructeur Bombardier qui a gravement terni son image dans cette affaire préférerait carrément changer de formule.

Car le pire est à venir. C'est à dire les lignes 2 et 3 dont, cette fois, plus personne ne veut. Et surtout pas les premiers et les plus ardents défenseurs du tram guidé par un rail unique. L'échec est total. Les chauffeurs l'avaient annoncé. Un rapport l'avait confirmé. Personne n'en a tenu compte. Aujourd'hui il faut payer.

10 Avril 2001     Emilien LACOMBE

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Infodujour du 30 mai 2001




Le tram toujours en rade

Inauguré le 8 décembre 2000, mis en service commercial en février 2001 et retiré de la circulation brusquement le 10 mars après un accident spectaculaire, le tramway de Nancy est au garage. Ingénieurs et techniciens cherchent toujours la panne.





Circulera-t-il un jour ? Le célèbre tram sur pneus de Nancy a disparu depuis plus de deux mois maintenant des rues de la cité des Ducs de Lorraine. Après deux accidents sur la voie publique (les 6 et 10 mars) et deux autres accidents au dépôt (le 19 janvier et le 15 mars).

Le point faible de cet engin nouvellement conçu par Bombardier : le passage du mode guidé (par un rail) en mode non guidé. Le procédé ne serait pas tout à fait au point. D'où les nombreux incidents puis les accidents qui se sont succédés lors de la mise en service commercial.

Aujourd'hui, les expertises sont toujours en cours. Une expertise judiciaire effectuée à la demande du tribunal administratif de Nancy recoupe sensiblement les expertises effectuées à la demande de la DDE de Meurthe-et-Moselle. " Il ne faut pas confondre fiabilité et sécurité " explique Didier Cauville, le directeur. "Les analyses complémentaires de risques sont méticuleuses, complexes et forcément longues".

Le directeur de la DDE n'aura les premiers résultats des expertises qu'au cours du mois de juin. Pas avant. Ces résultats devront ensuite être validés par des organismes certificateurs de l'Etat. Il faudra ensuite passer aux essais en situation. Sans doute au cours de l'été. En toute hypothèse le tram ne circulera pas avant l'automne dans les rues de Nancy. Si tout va bien, évidemment.

Au vu des résultats des expertises, on saura qui devra alors payer l'addition. Non seulement les expertises, mais aussi les pénalités de retard de la mise en service commercial et surtout le déficit d'exploitation enregistré par la CGFTE. Rappelons tout de même que la ligne N°1 de ce beau joujou a coûté la modique somme de 900 MF (selon la CUGN) et 1,4 milliards de francs (selon Françoise Hervé).

Quant aux lignes N°2 et 3, il est sans doute prématuré d'en parler....

30 Mai 2001     Marcel GAY

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