Infodujour du 2-12-2001

Tra, là,là,là...c'est la chenille qui redémarre...





Par ici la jeunesse, ici on prend de la vitesse! Les plus jeunes passent devant, les gros derrière, fermez bien les portières, attention au départ.....Le tram, comme à la foire du Trône, réapparaît dans les rues de Nancy à partir d'aujourd'hui. Mais c'est pour rire.

Quelle pantalonnade! Ce n'est pas une galéjade comme en fait du côté de Marseille. C'est un gag très nancéen. Le plus joli gag de ces dix dernières années. Le plus cher aussi. Grosso modo, un milliard de francs. On en parlera encore dans les chaumières au siècle prochain. Le tram de Nancy, un an, deux ans, dix après avoir été inauguré, ne marche toujours pas.

Il n'y a plus que les élus de la Communauté Urbaine du Grand Nancy, les constructeurs de chez Bombardiers et (peut-être) les responsables de la CGFTE pour croire (et nous faire croire) que la chenille baptisée Stan va effectuer quelques essais à blanc, à partir de lundi. Que ces essais vont s'intensifier durant deux semaines. Et que bientôt, les nancéiens monteront dans ce superbe joujou électoral.

Nous aussi on voudrait y croire. Mais par quel miracle un engin aussi biscornu, mi-tramway et mi-trolley, propulsé parfois par un moteur diesel et parfois par l'énergie électrique, guidé par un rail sur une partie seulement du parcours, bref, une drôle de bestiole affectée de nombreux "défauts de conception" comme l'ont relevé une kyrielle d'experts, comment cet engin qui refuse obstinément de fonctionner normalement depuis douze mois, accepterait-il, enfin, de rouler sans problème ?

En septembre dernier, lors des essais à blanc, on a relevé 780 défauts ! Sans parler des problèmes de sécurité qu'ont relevé les chauffeurs, notamment en matière de visibilité depuis le poste de conduite. Comment le constructeur a-t-il réglé autant de problèmes techniques en si peu de temps?

Et que faut-il penser aujourd'hui de la plainte déposée la veille du premier tour des élections municipale, au lendemain des accidents qui sont à l'origine de l'arrêt de la mise en service commercial pour "mise en danger de la vie d'autrui" ? Comme si les élus de la CUGN soupçonnaient, à l'époque, un véritable sabotage de la part des chauffeurs ?

Ce tram est un scandale. Politique d'abord, parce que décidé dans la précipitation, en vue des élections municipales qui se profilaient à l'horizon sans aucun souci de l'intérêt général. Technologique ensuite car la preuve est faite que l'on a mis sur le marché un engin dont la conception laissait pour le moins à désirer.

2 Décembre 2001

Emilien LACOMBE

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