Infodujour du 14-06-2001

L'étrange plainte de la CGFTE
La société des transports du Grand Nancy a déposé plainte pour le vol de quatre vieux ordinateurs dans son dépôt désaffecté de l'avenue de Boufflers. Des Amstrad tout juste bons pour la décharge. A moins qu'ils n'aient été utilisés pour concevoir le Tram. Ce qui expliquait bien des choses...
Michel Ance a été entendu par la police, boulevard lobau à Nancy, vendredi 8 juin 2001. Le porte-parole du DAL (droit au logement) a été invité à fournir quelques explications après la plainte contre X déposée par la CGFTE, la société des transports en commun de la Communauté Urbaine du Grand Nancy pour " vol et dégradation " commis lors de la réquisition de ses locaux désaffectés, avenue de Boufflers, à Nancy.
C'était au cours du week-end des 3 et 4 mars 2001, juste avant les élections municipales. Le collectif des "sans" (sans logis, sans papiers, sans emploi, même combat) qui regroupe une trentaine d'associations, de syndicats et de partis politiques a réquisitionné les anciens dépôts de la CGFTE provisoirement rebaptisés la " Maison des sans ".
Près de 400 personnes s'y sont rencontrées pour alerter les pouvoirs publics sur le sort réservé à un certain nombre de personnes particulièrement défavorisées et notamment les personnes sans logement alors qu'il existe des locaux totalement inutilisés. C'est le cas des anciens dépôts de la CGFTE. Les élus ont bien compris le message puisqu'une vingtaine de candidats à l'élection municipale sont venus rendre visite aux manifestants.
"Nous avons trouvé des bâtiments à l'état d'abandon" précise Patrice Derruau, président de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH). " Nous avons dû nettoyer et ranger un tas d'objets qui jonchaient le sol, notamment, c'est vrai, du matériel informatique complètement obsolète. Tout s'est bien passé. Nous avons quitté les lieux, le dimanche, vers 19 heures, en présence d'un officier de police judiciaire ".
Que s'est-il passé ensuite ? On ne sait pas trop. Sauf que la CGFTE a décidé de porter plainte affirmant que quatre ordinateur Amstrad avaient été dérobés pour une valeur de 4.000 F ainsi que 30 disquettes et des jeux vidéo. En outre, une dizaine de portes auraient été fracturées.
Michel Ance a expliqué aux policiers (comme il l'écrit sur le site internet www.maison-des-sans.org) que "le collectif a prévenu la préfecture et le procureur de leur réquisition. Qu'il a fallu faire sauter une seule et unique serrure. Qu'aucun vol n'a été commis durant l'occupation des lieux".
Les "sans" indiquent sur leur site que les ordinateurs Amstrad (des appareils datant de la préhistoire de l'informatique) ne valent absolument plus un clou aujourd'hui. Plus personne n'en veut, même pas les brocanteurs. Ils se demandent par contre si ce n'est pas sur ces vieilleries que les calculs du Tram ont été effectués. Ce qui expliquerait deux choses. D'une part l'intérêt que manifeste la CGFTE pour ces ordinateurs démodés. D'autre part les ennuis que connaît le tram fantôme.
Quant aux portes fracturées, les "sans" en revendiquent une, pas dix. Ils concluent : " A chacun son boulot. Nous, on réquisitionne, la CGFTE fait rouler le Tram ". Enfin, en principe...
14 Juin 2001 Emilien LACOMBE
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