Infodujour du 28-06-2001
Le tram a des bouffées de chaleur
Le tram de Nancy est comme le chocolat Meunier: il craint le chaud et l'humidité. Sous l'effet de la
chaleur le rail se dilate et les bordures éclatent. Quant au procès contre Capital, la plainte a été retirée
par son auteur, André Rossinot.
C'est le feuilleton de l'été. Le tram de Nancy qui a tenu la vedette tout au long de l'hiver continue d'alimenter les
conversations. Cette fois, les bordures qui longent le rail se soulèvent et se déforment sous l'effet de la chaleur.
Ces plaques plutôt fragiles ne résistent pas à la canicule de ces derniers jours. Elles sont donc remplacées les
unes après les autres sans avoir vraiment jamais servi.
Quant au rail lui même, les concepteurs du projet n'ont pas jugé utile de placer des joints de dilatation pour
éviter que l'extension du métal ne déforme le mono-rail. Sauf sur le pont Kennedy où ces joints devraient jouer
pleinement leur rôle.
A cela s'ajoute le fameux procès qu'André Rossinot a déposé pour diffamation contre le journal Capital
et l'un de ses journalistes, Etienne Gingembre.
Dans son numéro du mois de mars le mensuel parisien publiait juste avant les élections un papier général sur
"le bêtisier de la gestion municipale ".
Nancy y figurait en bonne place à propos de son tramway "dispendieux". Le rédacteur écrivait ceci: "Drôle de
tram. Alimenté par des fils électriques mais équipé d'un moteur diesel, chaussé de pneus mais guidé par un rail,
le tram de Nancy fait penser à un gros trolley articulé. Une étrange bestiole à laquelle tenait tellement le maire
André Rossinot qu'il a lancé l'appel d'offres huit mois avant que la communauté urbaine (CUGN) ne se réunisse
fin 1997 pour choisir le système de transports publics destiné à l'agglomération. La chambre régionale des
comptes qui épinglera cette irrégularité, note que le tram ne respecte pas non plus les critères de performance
retenus. Autrement dit, l'engin vendu par Bombardier, n'aurait pas dû être sélectionné".
Plus loin, Etienne Gingembre parle du surcoût de 400 MF dénoncé par l'opposition : des "plaques d'insertion",
ces plaques de ferraille permettant à la roulette du véhicule de s'encastrer dans le mono rail, payées 75.000F,
soit quatre fois trop cher, des bordures en béton payées 91F l'unité alors que leur coût est estimé à 20F etc.
Evidemment, à la veille des municipales, André Rossinot n'a pas aimé. D'où sa plainte. L'audience a été fixée
pour lundi 25 juin 2001. Mais le vendredi précédent, le maire de Nancy a retiré sa plainte.
Pas question d'aller perdre un procès puisque les propos de Capital sont ceux de la Chambre régionale
des comptes.
Et, surtout, pas question d'aller déballer en public les sommes colossales dépensées sur ce tram qui ne marche
toujours pas.
C'est peut-être une conception de la politique : faire croire que l'on défend l'intérêt public...
28 juin 2001 Emilien LACOMBE
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