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Les premiers témoignages recueillis lors de l'accident de samedi 16 novembre ont laissé penser que le déraillement aurait pu être dû à une vitesse excessive. D'emblée, les conducteurs réfutent cette hypothèse en précisant que "vue la configuration des lieux, on ne peut pas excéder 20 km/h. Or à cette vitesse, on peut certes bousculer les passagers mais en aucun cas la machine ne devrait sortir de son rail" explique aujourd'hui un conducteur. Jean-Louis Bourgatte, représentant syndical à la Connex, renchérit : "le galet a toujours posé des problèmes important que vous avez déjà notés : les premiers, trop durs, ont raboté le rail. Les seconds, trop tendres, se sont fissurés. On a donc augmenté le jeu pour qu'ils épousent mieux le rail, ce qui occasionnait un bruit intense, réduit depuis la rentrée par des "jambes" qui retiennent les silentblocs (amortisseurs de chocs)". Comme nous le voyons sur la photo ci-dessus, ces bricolages ont en effet permis de stabiliser les galets dont le bruit de vibration est largement atténué depuis septembre. Cependant, il est précisé dans la délibération du 11 juillet 2002 de la Communauté Urbaine du grand Nancy, dans un rapport présenté par Christian Parra, vice-Président chargé des transports et de la fourrière, que le "phénomène d'oscillation des galets de guidage qui génère leur vieillissement prématuré. Ces mouvements intempestifs s'expliquent par le fait que le jeu entre galet et rail de guidage s'est accru, en raison d'une usure anormale du rail", ce qui implique "que soient effectuées des opérations permettant de suivre (...) la géométrie globale de la plate-forme (le rail, ndlr), le suivi de l'orniérage et du fluage des zones les plus fortement sollicitées". Il y en aura pour... 600.000 euros HT. (voir dossier tram, http://www.infodujour.com/scripts/enq_epi.asp?epiID=148). |
Aux hypothèses étudiées pour expliquer le déraillement, on comptera sans doute celle d'une usure prononcée du rail dans les courbes qui relient la rue Saint-Jean à la station "gare", usure générée par les vibrations des galets. Les différences de cotes, les forces centrifuges dans ces endroits vulnérables et la faible surface de contact entre les huit galets et le rail fragilisent le système. Quoi qu'il en soit, les conducteurs maintiennent leur droit de retrait jusqu'à nouvel ordre. La direction de la Connex ne peut pas prendre le risque de les contraindre à rouler tant que le rapport de la commission d'enquête n'aura pas donné les assurances nécessaires à la poursuite d'activité du tram. Cela tombe bien ! Prévus pour durer 30 ans, l'ensemble des essieux vont être prochainement changés par Bombardier qui décidément a confiance en son matériel. On parle une fois encore d'excès de sécurité. Comme pour expliquer les pannes électriques liées à des capteurs trop sensibles... Et pendant ce temps, les caennais se marent ! En attendant deux ans de plus, ils bénéficient d'une version bien corrigée d'un tram qui ne leur pose apparemment pas trop de soucis... 20 Novembre 2002 Jérôme MARCHAL |
